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Cabinets dentaires et dosimètres : comment la fausse croyance et la confusion des doses associées au manque de sens peuvent rendre inopérante la prévention.

Article publié le 21-02-2023

Cabinets dentaires et dosimètres : comment la fausse croyance et la confusion des doses associées au manque de sens peuvent rendre inopérante la prévention.

Depuis le début de l'année, trois tubes radio fauteuil de "mon" parc de radiologie dentaire n'ont pas satisfait aux contrôles qualité ou vérifications initiales de radioprotection ou audit qualité ou pas loin.

Et pourtant les chirurgiens-dentistes font bien réaliser les vérifications périodiques de radioprotection par leur Conseiller en Radioprotection et ces dernières réalisées en Septembre ou Octobre n'avaient rien décelé (0.7 µSv à 60 cm pour le tube à 5 µSV par exemple). Pourquoi ?

Parce que les tubes vieillissent et qu'on ne peut jamais prévoir à quel moment la dégradation sera telle que les doses dévieront. Les contrôles qualité et vérifications initiales (réalisées avec retard) ont par chance permis de révéler cette surexposition relayée par une bonne communication Organisme agréé/accrédité-Conseiller en RadioProtection (CRP/PCR).
La question est de savoir si ces surexpositions auraient pu être décelées à temps et en dehors de ces vérifications. La réponse est bien entendu oui mais à la condition indispensable que les moyens d'évaluation soient portés ou correctement mis en place.

Dans les trois cas, les dosimètres personnels n'étaient pas portés (un des praticiens collaborateur libéral n'en disposant pas et cela fera l'objet d'un article à venir) et les dosimètres d'ambiance mal positionnés.

Sans les interventions programmées des organismes agréés/accrédités, les expositions auraient pu perdurer jusqu'aux vérifications périodiques suivantes.
Là encore on peut se demander pourquoi :

Pour les dosimètres d'ambiance parce que la bonne pratique et leur utilité demeurent méconnues malgré les efforts de communication. Ils sont trop perçus comme une simple obligation réglementaire au même titre que les contrôles/vérifications. Ce point est actuellement travaillé par PCR31-OCR31.
Pour les dosimètres personnels par négligence certaine : la croyance en la non exposition systématique ou absence de risque (puisque les dosimètres reviennent la plupart du temps négatif) associée à la confusion faible dose efficace patient / faible dose en sortie de tube génère un mythe selon lequel le dosimètre (et la prévention dans les cas extrême) ne servirait à rien. Sauf que tout est affaire de prévention : l'absence de dose est une information et le dosimètre est bien utile en cas malheureusement de situation dégradée.
En conclusion, que peut-on en retirer en matière de prévention ?

Le port du dosimètre personnel et le bon usage des dosimètres d'ambiance sont essentiels en matière de prévention.
Les contrôles et vérifications sont de bons outils de prévention y compris les contrôle qualité dentaires certes obligatoires mais encore trop souvent négligés.
La mission de conseil du conseiller en radioprotection est primordiale. Il est essentiel de savoir et pouvoir communiquer sur ces points à l'ensemble des équipes. Si les contrôles qualité, vérifications, formations, utilisation des dosimètres ne font pas sens, ils ne sont pas réalisés et/ou non compris.
Il convient de ne pas négliger la maintenance des générateurs.
Hélène TOURNIER, Conseillère en Radioprotection spécialisée dentaire

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